il est des portes sur la mer que l'on ouvre avec des mots

Tribune

 

 

Remarque : cette tribune n'est plus tout à fait d'actualité, plus tout à fait à jour. Lors de sa publication nous voulions espérer une prise de conscience et nous avions décidé de tabler sur le bon sens des élus de notre territoire. Mais s'il est trop tard pour sauver La Capitainerie ceux qui le souhaitent peuvent encore lire la tribune, voire la signer pour "être du nombre".

 


Pourquoi La Capitainerie, salle de spectacle installée à Joze, n’a t’elle pas ouvert ses portes depuis l’automne 2019  hormis deux concerts exceptionnels dans tous les sens du terme ?

Le réflexe naturel serait d’en accuser le Covid. Ce n’est pourtant pas la réponse réelle même si la pandémie n’a rien arrangé. La vraie réponse, c’est le manque de moyens. Mais pourquoi La Capitainerie manque-t-elle à ce point de moyens ?

Parce qu’elle manque d’un appui local significatif. Cet appui local, c’est avant tout celui de sa commune, Joze, qui conditionne en outre d’autres soutiens ; et ensuite, celui d’un territoire plus large, typiquement sa communauté de communes, Entre Dore et Allier.

Ce double soutien (celui de Joze et celui d’Entre Dore et Allier) est la pièce manquante.
Pièce manquante parce que La Capitainerie dispose par ailleurs d’un fonctionnement qui a fait ses preuves, d’une affluence normale, et de soutiens de tous ordres, publics comme privés.
Pièce manquante aussi parce que, les saisons culturelles ne s’autofinançant jamais, il est du ressort de leurs territoires de les prendre en charge ou, à défaut d’y contribuer réellement. Comme c’est le cas dans treize des quatorze communautés de communes du Puy-de-Dôme*.

Seule exception puydômoise donc, le territoire de La Capitainerie ne lui apporte pas sa juste contribution et ne fait pas en sorte qu’elle puisse perdurer.

Nous ne pouvons pas croire qu’il s’agisse d’une volonté délibérée de la majorité des élus concernés, dont beaucoup, très certainement, méconnaissent soit les enjeux, soit les réalités de la culture, soit certains fonctionnements institutionnels.

Nous leur reconnaissons que la gestion d’une commune est une chose très lourde et que notre système institutionnel ne donne sans doute pas à ses représentants tous les outils nécessaires. Mais La Capitainerie a 28 ans ; et qu’au bout de tant d’années les collectivités publiques de son territoire ne se la soient pas appropriée nous parait malgré tout incompréhensible.

Nous voulons ici attirer l’attention des élus de Joze et d’Entre Dore et Allier : il dépend d’eux et d’eux seuls que La Capitainerie reprenne son action ou disparaisse. A l’évidence, ce sont les élus de Joze qui  détiennent la première clé : c’est naturellement par le soutien local le plus proche, celui de la commune d’implantation, que tout commence.

La Capitainerie, outil pour les artistes du spectacle vivant, est aussi la seule salle de spectacle de ce territoire ; une salle de spectacle reconnue, à l’identité forte à plus d’un titre ; très volontairement ouverte à tous.

Nous, signataires de cette tribune, sommes artistes ou spectateurs, habitués ou occasionnels, ou bien simplement citoyens, entreprises, acteurs culturels, tous conscients que la culture est plus que jamais essentielle, qu’elle est essentielle aussi sur ce territoire et que La Capitainerie doit y poursuivre son action. Nous demandons aux élus concernés de faire en sorte qu’elle puisse le faire.

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* Dans neuf d’entre elles, la communauté de communes prend directement la saison culturelle en charge ; dans deux autres, deux ou plusieurs communes en proposent une ; dans une autre, une structure associative réellement soutenue par son territoire propose un festival d’un rayonnement certain ; une autre enfin encourage, recense et soutient les manifestations culturelles d’envergure communautaire.